Un chemin tout tracé dans le domaine artistique
Emmanuel Fremiet, célèbre de fondeur de bronze est né en France, à Paris, le 6 décembre 1824. Il vient d’une famille parisienne de la haute bourgeoisie étroitement liée au monde de l’art. Par ailleurs sa cousine Sophie, peintre accomplie et mentor précoce du jeune Fremiet, a épousé le célèbre sculpteur français François Rude. Sa mère était également une artiste accomplie qui l’a constamment encouragé.
Le jeune Emmanuel a donc commencé sa formation en art à l’âge de cinq ans dans une école privée à Paris. Il a ensuite été accepté dans la prestigieuse Ecole des Arts Décoratifs à l’âge inouï de treize ans. A seize ans, il devient l’apprenti du peintre Jacques-Christophe Werner. Sous l’aile de cet artiste, Emmanuel Fremiet a montré tellement de promesses que dans l’année où il a été employé par Werner comme lithographe en chef il était chargé de préparer tous les dessins d’animaux et d’hommes.
Fremiet a également étudié la sculpture et le modelage sous la direction de son oncle François Rude. Mais malgré toute sa formation initiale et ses avantages, il a fallu un certain temps avant que lui et sa cousine Sophie ne convainquent Rude de l’emmener comme élève dans son atelier.
Une passion pour les animaux et la nature
Fremiet passe une grande partie de son temps qu’étudiant au Jardin de Plantes à Paris. De ce fait il étudie les animaux vivants et comme Barye participant aux dissections de ceux qui étaient morts. Aussi Fremiet a passé une grande partie de sa jeune vie dans ce célèbre parc zoologique de Paris. Ainsi il a été exposé aux nombreux animaux sauvages différents en tant qu’étudiant alors qu’il n’avait que sept ans.
Les liens du sculpteur Fremiet avec le Jardin de Plantes se sont renforcés lorsqu’il a succédé à Antoine Louis Barye. Ce comme professeur de dessin après la mort de ce dernier en 1875.
Comme tant de grands sculpteurs, Fremiet a passé du temps à étudier et à dessiner à la morgue. Il a aussi étudier chez divers embaumeurs à Paris. Cela lui a permis de reproduire très fidèlement la structure musculaire et osseuse des humains et des animaux. Il est connu pour l’attention portée aux détails dans toutes ses œuvres animales et monumentales. Il est regrettable que des critiques sur son souci du détail aient été adressées à ses sculptures monumentales après sa mort.
Un talent reconnu dès son plus jeune âge
Fremiet a exposé sa première sculpture au Salon de Paris en 1843 à l’âge de dix-neuf ans. Il a ensuite continué à exposer au Salon annuel tout au long de sa vie, remportant prix et médailles.
Au début de sa carrière, Fremiet se concentra sur des éditions de petits bronzes animaliers. Il les fondit lui-même dans sa propre fonderie. Ces bronzes anciens, petits et exécutés avec compétence sont aujourd’hui très recherchés et très prisés des musées et des collectionneurs. Il n’a pas suivi le style violent et cruel qui était populaire à l’époque. Son travail est connu pour sa nature douce et souvent amusante. Beaucoup de ses bronzes ont été vendus à son atelier au 42 boulevard du Temple et Faubourg Saint Honore.
Le catalogue commercial de Fremiet, daté de 1850-60, répertorie 68 œuvres en bronze pour la plupart animalières. Fremiet a reçu la première de ses commandes publiques d’État pour un monument en 1849 à l’âge de vingt-cinq ans. Il recevait plus de commandes pour des monuments publics en bronze que tout autre sculpteur avant ou depuis son époque. Il est presque impossible de se promener dans les rues de Paris sans tomber sur un des nombreux monuments de Fremiet.
Les oeuvres de bronze d’Emmanuel Fremiet
Certaines de ses œuvres les plus célèbres sont le Chariot de Minerve et Ravageot et Ravageole (1853). Par exemple ce dernier est exemple de sa maîtrise dans la représentation des animaux, notamment ces chiens de Napoléon III.
Il réalise de grandes sculptures, généralement des groupes et des statues équestres commandées par différentes communes. Il convient de souligner ses deux représentations de Jeanne d’Arc, la première en 1874 à Paris, tandis que la seconde de 1889, est conservée à Nancy. D’autres œuvres sculpturales de nature monumentale étaient ses Velázquez (1891, Paris) et Lesseps (1900, Suez).
La fin de la carrière du sculpteur Emmanuel Fremiet, fin de son âge de bronze
Au début de la guerre franco-prussienne de 1870, après avoir été témoin de la destruction et du carnage de cette première des nombreuses guerres européennes modernes, Fremiet se détache de sa carrière artistique, la voyant comme une aventure frivole.
Il a fui Paris pendant le siège, sa maison et ses biens ont été pillés en son absence. Après son retour, il songea sérieusement à abandonner complètement la sculpture et refusa longtemps de dessiner ou de modeler. Heureusement, cette dépression semble avoir été remplacée par un regain d’enthousiasme pour la sculpture, comme en témoignent les années qui ont suivi la création de certaines de ses œuvres les plus importantes.
Puis, après la mort de Fremiet en 1910, tous ses modèles sont vendus à F. Barbedienne , la célèbre fonderie parisienne. Aussi c’est là que ses bronzes ont été coulés jusqu’à la Première Guerre mondiale et portent leur sceau de fondeur.
Aux côtés d’Antoine Louis Barye, Fremiet est finalement considéré comme le plus fin et le plus connu des sculpteurs animaliers français et responsable de la mise à la mode de la sculpture animalière dans le monde des collectionneurs.
Il a la distinction d’être le sculpteur ayant la plus grande influence sur les nombreux jeunes étudiants en art qui affluent à Paris depuis l’Amérique à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Il n’était pas rare que Fremiet instruise 20 élèves ou plus à la fois dans son atelier ou au Louvre où il était directeur de la sculpture. À noter qu’un de ses étudiants américains les plus notables était Augustus Saint-Gaudens qui avait une petite sculpture en bronze de Pan and the Bear Cubs qu’il avait achetée à son professeur placée bien en vue sur son bureau dans sa maison de Cornish New Hampshire.